Le Mémorial de la Shoah propose ici des informations et ressources utiles pour les enseignants qui participent avec leur classe au Concours national de la résistance et de la déportation 2016-2017. Une journée de formation pour les enseignants est organisée dans ce sens au Mémorial en décembre.

Participer au CNRD

Le Concours national de la résistance et de la déportation (CNRD) est ouvert aux collégiens de troisième et aux lycéens en France et dans les établissements scolaires français à l’étranger. Il vise à perpétuer chez les élèves la mémoire de la Résistance et de la Déportation pour leur permettre de s’en inspirer et d’en tirer des leçons civiques dans leur vie d’aujourd’hui. Pour l’année scolaire 2016-2017, le thème est « La négation de l’Homme dans l’univers concentrationnaire nazi ».

 

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3 questions à Tal Bruttmann,
historien et commissaire de l’exposition

Vous avez conçu l’exposition itinérante du Mémorial de la Shoah pour le CNRD 2016-2017, pouvez-vous nous dire de quelle façon elle aborde le thème « La négation de l’Homme dans l’univers concentrationnaire nazi » ?
L’objectif est de recontextualiser le sujet en l’inscrivant dans un cadre plus large. La négation de l’Homme par les nazis ne s’est pas limitée au seul univers concentrationnaire mais a d’emblée constitué l’un des socles du IIIe Reich : nier l’humanité d’une majorité d’être humains – répartis entre différentes catégories -, seule une élite, les « Aryens », bénéficiant de tous les droits.

Pourriez-vous nous donner votre définition de l’expression la « négation de l’Homme » ?
Il s’agit de l’exact opposé de la Déclaration des droits de l’Homme : les nazis s’arrogent le droit de classer et hiérarchiser les êtres humains.

Que conseillez-vous aux enseignants qui se lancent cette année dans l’aventure CNRD ?
De ne pas se limiter à la seule dimension concentrationnaire et d’élargir le propos, tant les politiques nazies niant l’Homme ont été nombreuses durant l’existence du régime.

Emprunter une exposition du Mémorial de la Shoah

Le Mémorial de la Shoah conçoit et réalise des « expositions itinérantes » qui présentent des archives souvent inédites (documents iconographiques, lettres, témoignages…) ou illustrent des textes concis supervisés par les spécialistes européens de ces questions. Ces expositions sont mises à la disposition des établissements scolaires qui en font la demande.

 

Mode d’emploi

 

Cette année, dans le cadre du CNRD, le Mémorial propose 5 expositions itinérantes qui permettront aux élèves d’approfondir leurs connaissances et de nourrir leurs recherches autour du thème  « La négation de l’Homme dans l’univers concentrationnaire nazi » :

 

Journée de formation au Mémorial pour les enseignants

Thème : La négation de l’Homme dans l’univers concentrationnaire nazi

Mercredi 14 décembre 2016 → 9h à 17h30

Cette journée de formation est ouverte aux professeurs, chefs d’établissement, formateurs des CFA, documentalistes et bibliothécaires des CDI.

Avec Joël Kotek, professeur d’histoire à l’Université libre de Bruxelles, Régine Waintrater, maître de conférences, université Paris VII, et Alban Perrin, formateur au Mémorial de la Shoah.

Durée : 1 journée
Tarif : gratuit, dans la limite des places disponibles. Le déjeuner est pris en charge.
Réservations : sur inscription – Tél : 01 53 01 17 54 ou formations@memorialdelashoah.org

 

Lexique

Ce lexique a été réalisé par Tal Bruttmann, historien et commissaire de l’exposition « La négation de l’Homme dans l’univers concentrationnaire nazi » afin d’accompagner les enseignants qui participent avec leur classe au Concours national de la résistance et de la déportation (CNRD) 2016-2017.

 

Bloc : Bâtiment en briques ou en bois destiné principalement à la détention des prisonniers du camp de concentration.

Darwinisme : Doctrine émise par Darwin dans son ouvrage De l’origine des espèces par voie de sélection naturelle (1859) et où la lutte pour la vie et la sélection naturelle sont considérées comme les mécanismes essentiels de l’évolution des êtres vivants.

Emanuel Ringelblum (1900-1944) : Spécialiste de l’histoire des Juifs de Pologne, il est également un militant politique engagé avant la guerre dans les œuvres sociales, notamment au profit des réfugiés.

Groupes de tuerie mobile : Les Einsatzgruppen (unités mobiles d’extermination) étaient des escadrons de SS et de la police allemande qui suivaient l’avancée de la Wehrmacht. Ils reçurent pour mission, entre autres, d’assassiner ceux qui étaient perçus comme des ennemis politiques ou raciaux trouvés derrière les lignes de front en Union soviétique occupée. Parmi leurs victimes, il y eut non seulement des Juifs (hommes, femmes et enfants), mais aussi des Tsiganes, des fonctionnaires de l’État soviétique ou encore des membres du Parti communiste.

Heinrich Himmler (1900-1945) : Entré au NSDAP en 1923, chef de la SS en janvier 1929, puis de toutes les polices allemandes à partir de 1936. À partir de l’été 1941, il est sur le terrain le principal responsable allemand du génocide. Capturé par les Britanniques, il se suicide le 23 mai 1945.

Kapo : Le mot désigne des prisonniers qui étaient chargés d’encadrer les autres détenus des camps de concentration. Ils étaient souvent recrutés parmi les prisonniers de droit commun les plus violents.

Numerus clausus : Limitation discriminatoire du nombre de personnes admises à un concours, à une fonction, à un grade, conformément à une décision prise par une autorité.

Programme T4 : Nommé Aktion T4, ce programme prévoit la mise à mort d’un dixième des pensionnaires des asiles d’aliénés d’Allemagne et d’Autriche. La sélection est opérée sur dossier par des médecins SS. De janvier 1940 à août 1941, plus de 70 000 personnes sont gazées par le monoxyde de carbone dans six centres d’extermination situés sur le territoire du Reich. La centrale administrative de ce programme est à Berlin, au 4, Tiergartenstrasse, d’où son nom, T4.

« Solution finale » : L’expression est apparue au cours de l’été 1941 et a été employée par euphémisme à la conférence de Wannsee en janvier 1942 pour désigner la destruction systématique et industrielle des Juifs d’Europe. Cette expression illustre la volonté obsessionnelle des nazis de garder le secret sur ces opérations en les camouflant sous un langage anodin.

Sonderkommandos : Ces « commandos spéciaux », constitués presque exclusivement de prisonniers juifs, sont chargés de la crémation des victimes et du ramassage de leurs effets personnels à Birkenau. Leurs membres sont fréquemment assassinés.

Photo ci-contre : Femmes dans une baraque lors de la libération du camp d’Auschwitz (voïvodie de Petite-Pologne) par l’Armée Rouge. Pologne, 27/01/1945  © Mémorial de la Shoah